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Yohann Magnin (23 ans) s’apprête à découvrir la Ligue 1 avec son club de toujours. Le milieu de terrain de Clermont, sa ville natale, ne foulera cependant les pelouses de l’élite du football français qu’en fin d’année 2021 et non pas le week-end du 6, 7 et 8 août 2021, la faute à une rupture du ligament croisé antérieur du genou droit, survenue le 14 avril dernier (3-0, match en retard de la J29 de Ligue 2). Lui ne prendra que 10 jours de vacances et visitera le kiné tous les jours cet été. Pour Foot 24hfootnews, Yohann Magnin, qui a fait ses débuts en professionnel le 4 décembre 2018 face au Paris FC, explique sa soif de revenir à son meilleur niveau, tout en revenant sur l’incroyable saison réalisée par le CF63, promu pour la première fois de son histoire, sans oublier ses objectifs élevés pour la suite de sa carrière.
Foot 24hfootnews : comment-allez vous en ce moment, après votre grave blessure au genou ?
Yohann Magnin : ça fait un mois hier que je me suis fait opérer. Le genou évolue très bien, je suis bien entouré. On a la chance d’avoir un bon staff à Clermont, je travaille le plus possible pour bien me rééduquer, et pour revenir le plus vite et le plus fort possible.
FM : quel est l’objectif, quelle est la date de reprise ?
YM : je ne sais pas exactement pour l’entraînement collectif, on a programmé pas mal de choses, notamment sur la reprise de course. Je vais sûrement aller au mois d’août pendant 3 semaines au centre de rééducation pour alimenter ma rééducation. J’ai la chance d’avoir eu que le croisé, mon genou sinon allait bien, je me suis fait opérer tôt par un bon chirurgien. Si tout va bien, on table sur une reprise fin octobre pour une reprise de la compétition, en équipe réserve probablement. C’est difficile de prédire ce qui va se passer 5 mois à l’avance. Je vais peut-être disputer une mi-temps pour commencer. Après, il me faudra peut-être 3 matchs pour retrouver le rythme, peut-être qu’il en faudra plus…
FM : on a pu voir et imaginer votre douleur contre Amiens (3-0, match en retard de la J29). Que se passe-t-il dans votre tête à ce moment ? L’adrénaline prend-elle le dessus, alors que vous vous blessez dans un moment crucial, dans le sprint final, à 6 journées de la fin ?
YM : ce n’était pas facile. Mon genou a craqué très fort, donc je me suis douté que c’était grave. On m’a donné le diagnostic quelques minutes après le match. C’était une soirée compliquée, il y a plein de choses qui viennent en tête. Après, le lendemain, j’ai essayé de faire étape par étape, de mettre mes idées au clair et de me concentrer sur des choses importantes. Dès le lendemain, j’ai commencé à préparer mon retour, même si ça va être un travail de longue haleine. J’étais déçu de quitter mes coéquipiers, comme vous l’avez dit, dans le sprint final, mais j’avais confiance en eux. On est un super groupe. J’ai joué toute la saison titulaire mais ils ont bien fini la saison.
FM : justement, est-ce que votre blessure a crée une inquiétude au niveau de l’équilibre du collectif ?
YM : forcément, n’importe quel poste, quand on perd un titulaire, ce n’est jamais évident, surtout qu’on arrivait dans le sprint final où les organismes sont un peu éprouvés. Après, Jonathan Iglesias a pris ma place. C’est quand même le capitaine, qui est un super joueur, une valeur sûre du groupe. C’était plus au niveau de l’effectif, surtout en fin de saison.
FM : où puisez-vous votre force de caractère pour faire face à une telle blessure ?
YM : déjà, c’est un travail individuel. On a beau être bien entouré, être bien conseillé, si dans sa propre tête on n’a pas ce déclic, si on n’est pas prêt à passer ce cap et faire les efforts pour se remettre, c’est compliqué. J’ai la chance d’évoluer dans un environnement que je connais bien au club. Ma famille m’apporte aussi beaucoup, notamment ma maman, mon petit frère, mes proches. Je reste la plupart du temps avec eux, même si on ne parle pas beaucoup, juste leur présence fait du bien.
FM : on imagine que la motivation pour revenir est encore plus grande, avec la Ligue 1 en ligne de mire…
YM : c’est une carotte supplémentaire. C’est vrai que ça me motive encore plus, j’aurais forcément été un peu déçu, d’un point de vue individuel, collectif, pour tout le club, de ne pas être récompensé avec la saison qu’on fait. Avec la Ligue 1 au bout, c’est un nouveau challenge, une nouvelle page qui s’ouvre pour moi, le club, l’équipe. J’ai forcément envie de croquer à pleine dents dedans. Ca m’incite à avoir la bonne mentalité et à travailler dur chaque jour pour revenir.
FM : justement, est-ce que vous avez des craintes par rapport à la Ligue 1 ? De ne pas retrouver votre niveau, de trop tarder pour vous adapter à l’exigence de la L1, ou même de perdre votre place de titulaire aux yeux de Pascal Gastien ?
YM : non, honnêtement, je pense qu’avoir cette mentalité ne permet pas d’avancer. Je suis dans une mentalité très positive, très conquérante. Je suis objectif, je sais que je ne vais pas revenir fin octobre et reprendre ma place de titulaire en Ligue 1 le 3 novembre, c’est impossible. Je sais que tôt ou tard ça reviendra et que je vais retrouver mon niveau la saison prochaine, et ma place de titulaire aussi. Je pense que c’est une obligation d’être dans cette mentalité là, se fixer des objectifs élevés, pour ne pas laisser de place au doute. Dans ces moments là, si on doute, ça influe sur le corps de manière négative et ce n’est évidemment pas une bonne chose. Quand je vais revenir, j’aurai confiance en moi et je retrouverai ce que j’ai perdu.
FM : comment avez-vous abordé la saison 2020-2021, après la frustration de la saison précédente, définitivement arrêtée en raison du Covid-19 ?
YM : c’est vrai que c’était une saison particulière. On a l’impression que c’était un 2 en 1, qu’on a jamais vraiment coupé au final. On a quitté la saison dernière sur un énorme goût d’inachevé, on était dans une folle série et on réalisait déjà la meilleure saison de l’histoire du club. On s’est fait couper l’herbe sous le pied avec le Covid (Clermont a bouclé la saison 19-20 à la 5ème place de Ligue 2). Après, on n’a pas perdu beaucoup de joueurs à l’intersaison, on a eu l’impression d’être dans la continuité. Ce que j’ai trouvé important, c’est que dès le départ, on avait basculé. O avait oublié la frustration, on était contents de jouer au foot, de se retrouver. On avait la mentalité, les automatismes qu’on avait forgés tout au long de la saison précédente. Ca nous a permis d’être prêts dès le début du championnat et je pense que ça a été un énorme gain de temps cette année.
FM : tout le monde devait être fixé sur le même objectif pour avancer tous ensemble dans le même sens. C’est aussi ce qui a fait la différence ? En Angleterre, on n’a par exemple vu une équipe de Sheffield United méconnaissable après la reprise de la Premier League, et les Blades ont fini bons derniers du championnat cette saison…
YM : oui, on a aussi vu qu’Ajaccio c’était un peu plus compliqué en Ligue 2 après leur bonne saison l’année dernière en Ligue 2 (les Corses ont fini 13èmes en 20-21 après avoir terminé 3èmes en 19-20). Nous, on a vraiment réussi à faire cette bascule là, on est repartis sur des bases saines mais sans oublier ce qu’on avait fait auparavant. On avait cet objectif (de monter en L1) mais sans en faire une fixette, sans en faire une maladie et se pourrir la vie d’une pression négative. Au final, on a fait exactement ce qu’il fallait pour réaliser cette saison exceptionnelle.
FM : le fait que Clermont ne soit pas un gros poisson de Ligue 2, sans une pression médiatique plus importante par exemple à Troyes ou Toulouse, cela a aussi pu jouer en votre faveur ?
YM : oui, c’est vrai. Comme nous le disait souvent le coach (Pacal Gastien), on n’a pas la pression. Toulouse et Troyes avaient la pression. Nous, en soit, le 12ème budget de Ligue 2, on est censés finir autour de la 10ème place. Ça rajoute une saveur particulière à ce qu’on a crée, à l’exploit qu’on a réalisé. La pression des médias, du public (avec le Covid), on ne l’avait pas. C’était simplement une pression positive qu’on se mettait à l’intérieur du groupe. On est des compétiteurs et on avait envie d’aller le plus loin possible. Je pense que ça a aussi fait la différence à un moment donné, d’avoir uniquement la pression positive et aucun parasite pour nous perturber.
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« On se dit que c’était notre année »
FM : parlons du style de jeu de Clermont. Le fait d’évoluer dans une équipe pratiquant un beau football rend-il les choses plus faciles ?
YM : oui clairement. Je le répète souvent, c’est la patte du coach Pascal Gastien, c’est ce qu’il essaye de mettre en place depuis qu’il est arrivé au centre de formation. On avait déjà ces principes de jeu là. Depuis plusieurs années en pro maintenant c’est pareil. Ça passe par beaucoup de jeu à l’entraînement, énormément de plaisir. Ce qui me marque le plus, c’est que quand on rentre sur le terrain, chaque joueur sait exactement ce qu’il a à faire, aussi bien défensivement qu’offensivement, peu importe le poste. Il fait en sorte que chaque joueur exploite ses qualités et que chaque joueur développe ses qualités dans son système de jeu. Cette année, tout le monde a pratiqué le meilleur football de sa carrière, c’est entièrement grâce au coach… un grand coup de chapeau à lui, c’est mérité pour tout le travail qu’il produit.
FM : vous nous parlez de l’entraînement, racontez-nous comment les principes de jeu de Pascal Gastien se traduisent au quotidien ?
YM : il y a toujours une partie physique, notamment en préparation. Après tout au long de l’année ça va être beaucoup de puissance, de fractionné, ces choses là, une ou deux fois par semaine. Les séances sont essentiellement rythmées par des conservations, des petits jeux avec but et souvent des grands jeux avec certaines consignes. C’est beaucoup de jeux, des exercices avec le ballon, en fait il arrive à faire passer ses principes de jeu. Après, on le retrouve sur le terrain match et c’est bénéfique pour nous.
FM : comment avez-vous vécu cette saison 2020-2021, alors qu’il y a eu 29 cas de Covid le 12 mars à Clermont et que vous étiez en pleine bourre ?
YM : ça a été une saison assez linéaire positivement. Jusqu’au Covid, on était en pleine bourre. A un moment donné on s’est dit « pourquoi encore nous, après ce qui s’est passé l’an dernier ? », et on est repartis un peu dans l’inconnu. Sur deux ou trois matchs, on a manqué un peu de réussite. On s’est serré les coudes, on s’est dit les choses et on a réussi à repartir au bon moment. Après coup, on se dit que c’était notre année. Même avec le Covid, toutes les difficultés qui se sont mises sur notre route, on les a franchies. Les autres équipes, Grenoble, le Paris FC, Toulouse, nous ont aussi menés la vie dure. C’était une belle bataille avec eux. Il fallait être prêt jusqu’au bout, tout s’est joué sur la fin.
FM : après le match nul (0-0) contre Niort (J31), on vous sentait confiant pour la fin de saison. Vous étiez en totale confiance à l’idée de monter en fin de saison ?
YM : c’est vrai qu’on avait pas les résultats pendant 2-3 matchs, mais le jeu était là. C’était plus un manque de réussite et de rythme, notamment lié à la coupure (avec le Covid-19). Après Niort, quand je vais en conférence de presse, je vois tout de suite des articles « Clermont est en train de tout gâcher, le 5ème est à 2 points », et je me suis dit « c’est pas possible, si on tombe là-dedans à 7 journées de la fin, qu’on a notre destin entre nos mains, et qu’on s’appelle le Clermont Foot, on est des fous ! ». Deux semaines avant, tout le monde disait qu’on était une belle équipe et là on commençait à avoir peur… non, pas du tout. Nous, on avait pas peur. On savait qu’on faisait ce qu’il fallait et qu’il ne manquait que du rythme, qu’il fallait s’accrocher, et que la roue allait tourner. C’est exactement ce qu’il s’est passé par la suite dans le sprint final.
FM : comment ça se passe dans le vestiaire, pendant ce sprint final ? Officieusement on croit vraiment à la montée ou alors on ne s’enflamme pas ? On a souvent tendance à entendre les joueurs pratiquer la langue de bois alors qu’en interne, la réalité est souvent bien différente…
YM : l’ambiance, le jeu et la motivation du groupe n’ont jamais changé. On ne s’est jamais pris pour d’autres, le classement ne nous a jamais fait tourner la tête. On a été les mêmes du début à la fin. On avait cette ambition là dès le début de la saison, on l’a gardée tout au long de l’année. Et ça s’est vu sur le terrain. On n’a pas été crispés, on n’a pas déjoué, on n’a pas perdu les pédales sur un match. On n’était prêts, sereins, confiants tous ensemble. On sentait que ça se rapprochait mais on n’a jamais changé notre attitude sur et en dehors du terrain. C’est ce qui nous a permis de garder ce niveau de jeu jusqu’à la 38ème journée.
FM : à la fin de cette saison de Ligue 2, Clermont termine meilleure défense (25 buts encaissés), 3ème attaque (61 buts) derrière Toulouse (71) et Auxerre (64), tout en étant 2ème à la possession (57%, derrière Troyes 63%) et 1er au nombre total de passes (juste devant Troyes). Sur le terrain, comment on trouve cet équilibre entre l’attaque et la défense ? Comment ça se travaille à l’entraînement ?
YM : les automatismes de l’an dernier ont permis de mieux nous connaître. On a réalisé une saison exceptionnelle. On avait un gardien et une défense extrêmement solides, des attaquants en réussite et très performants, un système de jeu avec des latéraux qui montent, des milieux de terrain qui permettent de ressortir les ballons proprement et de sécuriser les pertes de balle… chacun a joué son meilleur football, son rôle à merveille, que ce soit en termes de possession, de clean sheets, de buts marqués… on est dans le haut du tableau partout et ce n’est pas un hasard.
FM : est-ce si compliqué d’appliquer les principes de jeu de Pascal Gastien dans un championnat comme la Ligue 2 ?
YM : non, au final, c’est ça qui est paradoxal et j’en discute souvent avec Manu Pérez (milieu de Grenoble, NDLR), avec qui on aime bien parler football. On a l’impression que c’est compliqué mais on fait des choses extrêmement simples. Chacun joue sur ses qualités, chacun est disponible pour ses partenaires. Chacun sait ce qu’il a à faire, encore une fois, offensivement et défensivement. C’est une machine bien huilée mais avec des choses extrêmement simples. On joue en 2-3 touches. Comme nous dit souvent le coach, il n’y a pas de Messi dans l’équipe. Ce n’est que des choses simples, qu’on maîtrise. Le coach nous dit souvent que personne ne se démarquera sans collectif. Ce qui n’ont pas beaucoup joué cette année, ils ont une mentalité incroyable au quotidien. Aux entraînements, il y avait un niveau très très élevé et ça a permis aux titulaires de garder cette exigence et ce niveau de performance toute la saison, tout en permettant à ceux qui jouaient un peu moins d’être tout de suite performants quand on faisait appel à eux. C’est ce qui a fait qu’on n’a jamais perdu en qualité, la mentalité est primordial pour monter en Ligue 1 en fin de saison.
FM : cette saison, vous avez terminé avec 2 buts et 2 passes décisives (30 matchs de Ligue 2, 1 de Coupe de France). Pour un milieu défensif, ce n’est forcément très courant. Comment expliquez-vous cela ?
YM : c’est vrai que j’ai été un peu plus décisif cette année. De par le système du coach et mon profil, j’ai un rôle très défensif. Je suis le plus défensif des milieux de terrain. Mais j’essaye d’être le plus décisif possible devant la surface adverse, pour étoffer un peu ma palette de compétences. J’étais content d’être décisif même si ce n’est pas ma fonction première.
FM : un mot sur le double pivot que vous formez avec Johan Gastien. Le système de jeu en 4-2-3-1 vous convient à la perfection, c’est votre position favorite ?
YM : c’est le système dans lequel j’ai évolué toute ma formation, dans lequel j’ai l’habitude de jouer. On est très complémentaires avec Johan Gastien, qui est très fin techniquement, qui prend souvent le jeu à son compte, qui a un jeu long très performant, et moi qui a un profil un peu plus défensif, qui fait un peu plus le travail de l’ombre. C’est ce qui a permis d’équilibrer l’équipe et d’avoir un jeu de possession plutôt cohérent cette année. Grâce au coach Gastien, j’ai ajouté d’autres cordes à mon arc et je suis plus capable d’évoluer dans une équipe de possession désormais, j’en suis très fier.
« J’ai des objectifs élevés »
FM : en voyant la saison 2020-2021 du RC Lens, qui a échoué aux portes de l’Europe, cela vous donne-t-il de l’espoir pour la saison prochaine en Ligue 1 ? Eux aussi sont promus, certes pas avec le même historique, mais ils pratiquent un beau football…
YM : forcément ça donne envie. Maintenant, toutes proportions gardées, Lens a quand même un budget qui sera plus important que le notre. On ne va pas arriver en Ligue 1 en étant déjà battu, en se disant qu’on va forcément descendre. Il va falloir rester humble et faire du Clermont Foot, créer la surprise pour se maintenir et faire perdurer le club en Ligue 1. Si ce n’était pas possible, autant déclarer forfait pour la saison. Si on y croit pas, personne n’y croira pour nous.
FM : avez-vous déjà parlé, entre vous, les joueurs, le staff, de la saison prochaine en Ligue 1 ?
YM : non, on est encore dans l’euphorie, on ne réalise pas trop encore. Il faut aussi savourer, c’est important de profiter. Il faut couper un peu avec le foot, recharger les batteries et revenir plus fort.
FM : votre contrat court jusqu’en juin 2023 avec le CF63. Vous êtes un enfant de Clermont-Ferrrand. Rêvez-vous de faire une carrière à la Steven Gerrard à Liverpool en ne bougeant pas de Clermont ?
YM : c’est vrai que j’y suis depuis très longtemps. Déjà, c’est une immense fierté d’avoir franchi toutes les catégories et d’accéder jusqu’à la Ligue 1, je n’aurais jamais imaginé ça. Après, c’est difficile aujourd’hui de me projeter sur 10 ans, surtout dans le football d’aujourd’hui… J’ai 23 ans. On verra selon l’évolution du club, mes objectifs, le niveau que j’atteins dans ma carrière. C’est une immense fierté d’avoir atteint la Ligue 1 avec mon club de toujours, le club de ma ville, ça c’est un sentiment incroyable. C’est une très belle histoire.
FM : vous parlez de vos objectifs et du niveau de jeu que vous pouvez atteindre. Quel est votre marge de progression ?
YM : j’ai une grosse grosse marge de progression. J’ai beaucoup de points à améliorer. Et puis au final, je suis un peu nouveau dans le circuit, ce n’est que ma troisième saison en professionnel, ma deuxième en tant que titulaire. Et ce n’est même que ma première saison pleine en tant que titulaire. Je suis tout frais dans le monde professionnel, il me reste énormément de choses à découvrir, à perfectionner. Ça prouve que je n’ai pas atteint mon plafond de verre et que j’ai encore beaucoup de progrès à faire, notamment sur mon pied faible, que j’utilise très peu, dans mon jeu de tête offensif. Il faut aussi que je sois plus précis et constant dans mon jeu long, être un peu plus puissant physiquement… ça va me permettre de beaucoup travailler dans ma carrière pour progresser chaque année, je n’ai que 23 ans. Si j’avais tout d’acquis, je ne serai pas là (rires).
FM : la Ligue 1 va forcément vous être bénéfique…
YM : oui, ça va forcément m’apporter des choses nouvelles. Déjà, de l’adrénaline d’un nouveau niveau. Il va falloir se mettre au niveau, bien revenir. En termes d’expérience de niveau de jeu, il n’y a pas d’équivalent en France.
FM : Avez-vous un objectif, un championnat ou un club en particulier dans lequel vous aimeriez jouer un jour ?
YM : j’ai des objectifs élevés. Je suis quelqu’un de très compétiteur, je me suis jamais vraiment fixé d’objectif précis à vrai dire, j’irai le plus haut possible. Je ne pensais pas finir professionnel, j’ai eu accès au monde professionnel. Je ne pensais pas devenir titulaire en Ligue 2, je le suis devenu. Je ne pensais peut-être même jamais découvrir la Ligue 1, au final, je découvre la Ligue 1 ! Je prends étape par étape, je me fixe des objectifs à court terme. C’est ce qui me permet d’être le plus concentré possible sur les choses à faire pour réaliser ces objectifs et qui me permet de franchir les étapes assez rapidement depuis le début de ma carrière. Je vais procéder de la même manière pour ma rééducation, comme à mon retour, pour regagner ma place.
FM : l’équipe de France, sur le long terme, vous ne pouvez donc par exemple pas y penser ?
YM : honnêtement non, et puis même, ce serait une erreur de penser à ça maintenant. Je vais déjà essayer de devenir un joueur de Ligue 1, puis un joueur de Ligue 1 régulier. On verra où ça me mène. C’est plus judicieux mentalement de fonctionner comme ça, comme je le fais dans mon objectif de carrière.
FM : avez-vous déjà été sollicité par d’autres clubs ?
YM : cette année, je ne peux pas tout vous dire, mais il y avait des discussions avec des clubs français et avec quelques autres à l’étranger. Malheureusement, la blessure y met un peu un terme ou complique les choses. C’est un peu la suite logique, ça fait deux ans que je suis titulaire, que l’équipe marche bien, que grâce à mes coéquipiers, à toute l’équipe, on peut être mis en valeur individuellement. Forcément, des clubs s’intéressent à vous après, c’est logique.
FM : si vous êtes amené à quitter Clermont un jour, privilégieriez-vous un départ vers un autre club en France ou seriez-vous plutôt tenté par une aventure à l’étranger ?
YM : ça dépend, mon rêve était de jouer en Ligue 1. C’est chose faite avec le Clermont Foot, même si je n’ai pas encore joué. On verra comment la saison va se passer, comment je reviens de ma blessure. On verra les opportunités. Il est encore trop tôt pour parler de ça, il faut d’abord que je me concentre sur la rééducation, pour retrouver mon niveau.
FM : que peut-on vous souhaiter par la suite ?
YM : de laisser cette blessure derrière moi, de retrouver mon niveau physique et de football le plus rapidement possible, et que l’on se maintienne en Ligue 1. Ce sera mes objectifs pour la saison à venir.
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